Blog - Collège Épiscopal Saint André


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Mercredi 19 octobre 2022, 10h05, la sonnette de la fin de la récréation retentit. Pour les élèves de Terminale ST2S, c’est l’heure de voyager en Afrique et plus particulièrement au Mali grâce à la visite de trois membres de l’association Sahel Vert.

La séance débute par les présentations : Alassane GUINDO, enseignant à la retraite, ancien maire de la ville de Sofara, il a œuvré et œuvre encore pour son développement ; Mahamadou Lamine CAMARA, impliqué dans l’élaboration de la politique actuelle du Mali. Myriam Champeau, présidente. Tous sont membres du conseil d'administration de Sahel Vert, qui agit sur deux continents (Afrique e

t Europe), gérée selon un système de gouvernance partagée, c'est-à-dire selon une hiérarchie de coordination (des compétences) et non de subordination.

En effet, trois organes exercent leur activité pour mener ensemble la stratégie associative :

- un conseil d’administration ne donne pas d’ordre mais donne le sens politique de l'action,

- une "direction cheville ouvrière", dont le rôle est d’articuler l’ensemble des compétences et de piloter tout ce qui est opérationnel sur le terrain,

- les collectifs de travail dont font partie les élèves lorsqu’ils sont accueillis au centre « la Dynamitière » de Wittenheim.

Lors des temps d’immersion, ils agissent aux côtés des mineurs non accompagnés et des bénévoles pour faire fonctionner le centre au quotidien. Dans la même perspective, sont également à l’œuvre trois autres collectifs respectivement localisés pour deux d’entre eux au Mali et pour le plus récent en Italie. Ainsi, les énergies collaboratives sont sans cesse en mouvement créant des échanges de compétence d’une grande richesse.

L’état d’esprit de Sahel Vert se veut orienté vers une logique de co-construction, pour « faire avec » les personnes et non « pour elles ». Chacun fait fructifier ses compétences au contact de l’autre. Par exemple, Bafou et Adama, bergers maliens, ont pu créer de nouvelles activités : la gestion pastorale en milieu urbain, savoir-faire ancestral de leur pays. De la même manière, un plan d’action a pu être co-imaginé pour améliorer les conditions de vie au Mali. Cette démarche de développement social territorial est le cœur même de l’être au monde ni au-dessus ni en dessous mais sur cette même ligne infinie des potentiels créés par l’unité où se mêlent apprentissage « vicariant », « sérendipité », autant de concepts qui sonnent mystérieusement aux oreilles de nos jeunes intriguant leur curiosité. Celle-ci est encore exacerbée par les témoignages de nos invités sur la vie au Mali. Se laisser surprendre, accepter la découverte, est au centre des chercheurs que nous sommes. Les élèves, ayant déjà entrepris de mener leur enquête anthropologique, expriment leurs difficultés à aller à la rencontre des jeunes mineurs non accompagnés pour les interroger sur leurs habitudes. Nous entendons alors, dans le discours de nos amis maliens, que le vivre ensemble des familles est empreint d’une solidarité naturelle. La répartition des tâches, de la nourriture, … s’opère d’une manière naturellement juste basée sur la notion de bienveillance et de respect à l’égard de chacun des membres d’une communauté qui se veut attentive aux besoins de tous. Si les conditions de vie sont plus précaires à certains endroits du Mali, ce mouvement culturel d’entraide est une force précieuse pour le développement du pays. Les anecdotes s’enchaînent, bousculant nos représentations et nous donnant l’opportunité de “requestionner” notre place dans ce monde. Quelle place voulons-nous occuper ? Quelle compréhension choisissons-nous d’avoir des mots entendus aujourd’hui ?

Amélie QUINTANA

 

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