Blog - Collège Épiscopal Saint André


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Interview de Mme Najiba SHARIF

À l’occasion de la Journée de la Femme, le 8 mars 2023, quelques élèves du Bureau des Lycéens se sont intéressés à la personne de Najiba, assistante d’éducation au Collège Saint André, et ont souhaité lui poser des questions. C’est Mathieu, reporter d’un jour, qui a porté également les voix de Noémie, Anaëlle, Eléna et d’Abdessamad.

Nous les remercions de la faire connaître un peu mieux.

 

Mathieu : « Bonjour Najiba, je vous propose de commencer par vous présenter à nous ! Vous venez d’Afghanistan, quand et comment êtes-vous arrivée en France, quel est votre parcours dans la vie ? »

Najiba : « Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à l’Afghanistan, surtout à la condition des femmes de mon pays. Je suis arrivée en France en 2012, suite à des problèmes dans mon pays, j’ai demandé à la France l’asile politique, heureusement, la France me l’a accordé. Mon parcours en Afghanistan est le suivant : j’ai d’abord étudié 4 ans à la Faculté de Sciences de Kaboul, à côté de ça, j’étais présentatrice d’un journal TV. Quand les Talibans sont partis du pouvoir, j’ai été professeure de Mathématiques dans un lycée pendant 2 ans. À la fin de 2002, je suis devenue vice-ministre de la condition féminine. De 2005 à 2010, j’étais députée de Kaboul au Parlement d’Afghanistan. »

 

Mathieu : « Comment était la vie en Afghanistan ? Comment trouvez-vous la vie que vous menez en France ? Quelles sont les différences majeures entre la vie en Afghanistan et la France, et comment vous êtes-vous adaptée à la vie ici ? »

Najiba : « Dans la Capitale Kaboul jusqu’en 1992, la vie était plutôt facile. Ensuite, il y a eu une période très dangereuse à cause de la guerre entre les Moudjahidines*. En 1996, les Talibans sont arrivés au pouvoir. Ils ont mis fin à la guerre, mais c’était une période très noire, avec très peu de libertés. Quand je suis arrivée en France, j’ai mis du temps à m’adapter. La langue était difficile à apprendre et la façon de vivre très différente. J’ai pu m’adapter grâce à l’aide de mes amis, et parce que j’ai accepté́ les différences de culture. Il est difficile de parler de toutes les différences entre les deux pays, tellement nos manières de vivre sont à l’opposé. »

* Moudjahidines : “combattants” en Arabe. Personne s’engageant dans le djihad.


Mathieu : « Que représente pour vous la Journée de la Femme du 8 mars ? Pensez- vous que cela soit suffisant en 2023 ? De quels droits les femmes ont-elles le plus besoin ? »

Najiba : « Pour moi, cette journée est trop symbolique et superficielle. C’est une journée mais le lendemain, c’est déjà fini et on n’y pense plus. En Afghanistan, ce dont les femmes ont le plus besoin, c’est de l’éducation et aussi d’avoir le droit de choisir leur vie : leur mari, leur métier... »

 

Mathieu : « Comment vivent les femmes en Afghanistan ? Quelle place ont-elles dans la société ? »

Najiba : « La condition des femmes en Afghanistan est catastrophique à cause des traditions qui sont très appliquées. Maintenant, elles n’ont plus aucune place dans la société. Les Talibans les ont faites disparaître”.

 

Mathieu : « Avez-vous une femme que vous admirez (chanteuse, sportive, politique...), en quoi peut-elle être un signe d’espoir pour vous ?

Najiba : « La plupart des femmes que les gens admirent sont riches ou belles. Mais pour moi, la femme la plus admirable que je connaisse est ma mère. C’est quelqu’un qui a su élever ses 8 enfants et qui ont tous réussis leurs études supérieuses. Elle a une grande ouverture d’esprit et elle m’a toujours soutenue. Il y a d’autres femmes que j’admire autour de moi ou en Afghanistan mais elles ne sont pas célèbres. »

 

Mathieu : « Merci à vous, Najiba, d’avoir accepté de répondre à nos questions ! »

Najiba : « Je vous en prie, je vous remercie également ! Avec plaisir ! »

 

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