Après une rapide présentation de l’équipe des apprentis nomades
et du pourquoi de leur voyage, nous sommes rentrés dans le vif du sujet LA CORROSION de la coque.
Ce
qu’il faut savoir, c’est que la « Julianne » est un bateau en acier.
Ce qui lui confère beaucoup d’avantages comme être facilement réparable, plus
résistant …. Mais aussi quelques désavantages notamment à cause de la corrosion
en eau salée. La corrosion est une réaction d’oxydo-réduction qui a lieu entre
le fer de l’acier de la coque et les nombreux ions présents dans l’eau salée.
De plus il peut s’ajouter à cela des phénomènes d’électrolyse qui vont
accentuer cette réaction et qui ont lieu lorsqu’un bateau en acier est placé à
côté d’un bateau en aluminium. Il faut donc bien choisir sa place au port.
Pour
contrer cela, les apprentis nomades ont utilisé divers stratagèmes. Ils
appliquent tout d’abord une peinture à base de zinc silicaté sur la coque lors
du carénage du bateau. Cette peinture fait office d’anode sacrificielle, c’est
à dire qu’elle sera consommée lors de la réaction d’oxydo-réduction à la place
de l’acide de la coque. C’est pratique, cela évite les trous dans la coque. Il
faut noter que cette peinture est non polluante et facile à appliquer. Par
contre, une nouvelle couche doit être appliquée tous les ans sur la coque du
bateau, nous tombions à pic puisqu’ils étaient en train de le faire. Le second
avantage de cette peinture : elle est un anti-fouling, c’est à dire qu’elle
contient des biocides destinés à empêcher les organismes aquatiques de se fixer
sur la coque. En plus de cette peinture, l’équipage boulonne de façon homogène
sur la coque des anodes en zinc (à renouveler tous les 3 ans). Nous avons pu
voir qu’il était temps de les changer.
Nous avons alors échangé sur les dangers de l’utilisation de ces
produits pour l’environnement aquatique.
Puis les apprentis nomades nous ont exposé les contraintes de
leur nouveau défi : la remontée des canaux de
Patagonie. À cause des températures, il va falloir équiper le
bateau d’un chauffage. De plus, le soir, ne pouvant pas amarrer le bateau avec
l’ancre, ils vont devoir l’attacher aux arbres à l’aide de corde. Toute une
aventure qu’ils se font une joie de partager avec nous. Nous avons également évoqué
le stockage de la nourriture pour deux mois de navigation à 6 personnes :
salage de la viande et du fromage, entreposage des denrées alimentaires, calcul
des stocks avec une marge de sécurité. Ça fait beaucoup !
Prochaine date : le mercredi 8
janvier 2020, nous étudierons les péripéties rencontrées par
l’équipage lors de la double traversée de l’Atlantique.
Morgane DEVLEESCHAUWER